Depuis début décembre les taxes ont été instaurées en Bretagne, ces taxes loin de faire l’unanimité ont provoqué en Bretagne de nombreux débats économiques et éveillées des tensions entre le peuple, les maires et les autorités ducales. Qu’en est-il aujourd’hui ? Nous avons pu avoir le plaisir de rencontrer le CAC actuel, Messire Ascoli en grande partie à l’origine de la réforme des taxes qui a été mis en place. Découvrez donc dans un premier temps l'avis des économistes sur cette réforme.
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Entrevue avec Ascoli, CAC de Bretagne:
Demat Ascoli et merci d'avoir accepté de répondre à nos questions.
Alors dites-nous, comment se porte aujourd'hui l'économie de la Bretagne ?
Ascoli: Concernant les finances bretonnes, elles vont nettement mieux depuis la trêve. La fréquentation des mines est bonne, nous avons fait des économies conséquentes sur les frais de fêtes et le duché gagne désormais de l'argent. Il faut cependant se garder de tout triomphalisme. Nous avons encore une dette importante à résorber (200 000 écus), et nous devons poursuivre nos efforts.
Les marchés des villes vont également bien et la montée des prix crainte suite à l'instauration des taxes n'a pas eu lieu. En particulier, du pain est disponible dans la majorité des villes de Bretagne à 5.82 écus et le duché est en mesure de fournir du pain aux villes qui en manqueraient.
Un souci néanmoins, nous connaissons actuellement une pénurie de poissons et nous sommes en train de prendre des mesures pour ré inciter un peu à la pêche.
Je me permets maintenant deux petites digressions.
La première concerne l'importation du minerai. Comme chacun le sait, la plus importante des recettes ducales provient des mines. Il est donc crucial de toujours posséder suffisamment de minerai pour les maintenir ouvertes. En Bretagne, nous devons en importer massivement et ce transport mobilise de nombreux marins et marchands ambulants. C'est un travail ingrat, mal payé, mais absolument vital. J'aimerais donc profiter de cet entretien pour les remercier. Plus globalement, mes remerciements vont aussi à tous ceux qui se sont portés volontaires pour de telles missions.
La seconde porte sur les soldats.
D'abord, il convient de saluer le travail admirable qu'ils ont fait. Si la trêve a pu finalement être signée, c'est avant tout grâce à eux : ils ont montré à la France la farouche résistance que nous pouvions opposer.
Ensuite, au cours des dernières semaiens, tous nos soldats hors de Bretagne (depuis des mois pour certains) sont rentrés. Nombre d'entre eux avaient accumulé des denrées au court du temps d'importantes quantités de denrées dans leur propriété qu'ils étaient impatients de vendre.
Malgré tout, nous n'avons assisté à aucun délestage sur les marchés et plusieurs d'entre eux m'ont contacté afin de vendre leurs marchandises au duché à bas prix. J'ai également appris que beaucoup d'entre eux se sont rendus à la mine.
Je les remercie donc doublement de leur civisme.
Selon vous, les taxes, permettent-elles de remonter l'économie fragile du duché ?
Ascoli: Oui. Un système de prélèvement (que ce soit impôt ou taxes) est absolument nécessaire. Sans cela, le duché est tout juste à l'équilibre dans les périodes prospères. Or, nous devons prévoir les coups durs (la guerre a coûté plusieurs centaines de milliers d'écus) et rembourser nos dettes.
Que pensez-vous des débats qui se déroulent actuellement sur la gargote ? Les craintes des bretons sont-elles justifiées ?
Ascoli: Je comprends qu'un changement (surtout lorsqu'il concerne un prélèvement) suscite la réticence de certains. Je comprends en revanche moins les arguments contre les taxes.
On entend par exemple que les taxes affectent surtout les plus pauvres. Rien n'est moins vrai.
La seule taxe que paie le travailleur à la mine qui n'a pas de champ est celle sur le prix du pain : 17 deniers, soit 1% de son revenu.
Il y a quelques années, le prix du pain était à 7 écus, le salaire artisan à 24. Personne ne trouvait alors que le fossé entre riches et pauvres était trop grand. Aujourd'hui, le « pauvre » paie son pain moins de 6 écus, pour le même salaire minier.
Les écarts de salaire entre la mine et les revenus des échoppes sont désormais faibles, peut être trop d'ailleurs.
Par ailleurs, une personne qui a été en retraite ou en voyage et qui n'a donc rien gagné pendant une certaine période (on peut difficilement trouver plus pauvre que ça) ne paie rien, contrairement au système d'impôt.
Enfin, les prélèvements sont désormais proportionnels aux revenus. L'artisan qui travaille chaque jour à son échoppe paie plus que celui qui n'y va jamais et travaille toujours à la mine. Le premier gagne plus que le second, il est donc juste de le faire contribuer un peu plus à la collectivité.
Songez-vous à modifier la réforme soit pour un autre système : impôts + taxes par exemple, soit par un allègement des taxes ou au contraire un durcissement de ces taxes ?
Ascoli: Je ne pense pas modifier en profondeur le système. Il a fait ses preuves et les nombreuses craintes liées à celui-ci se sont révélées infondées.
Il va par contre y avoir très bientôt des petits changements. On va probablement détaxer la neige, et taxer davantage les vêtements de luxe, comme suggérés par certains. On va aussi sans doute taxer plus fortement les légumes (9%) pour éviter une concurrence déloyale avec les fruits.
Enfin, ce n'est pas directement lié aux taxes, mais on va légèrement augmenter les prix de rachat des différentes ressources locales, afin de les favoriser légèrement. Les prix de revente seront pas contre identiques. Les personnes aux ressources naturelles paieront donc toujours 10% de taxe sur leur revenu, mais celui-ci devrait légèrement augmenter.
Pensez-vous que l'on puisse un jour parvenir à rembourser la dette du duché ?
Ascoli: Nous sommes sur la bonne voie pour y arriver mais cela dépendra de l'action des prochains Conseils Ducaux. Si la politique actuelle est poursuivie (et si nous ne connaissons pas de guerre), je pense que l'ensemble de nos dettes sera remboursé dans l'année ou un peu plus. Si les prochains Conseils décident en revanche de réduire les revenus ducaux (supprimer les prélèvements, monter les salaires miniers, ...), alors la Bretagne n'est pas prête de relever la tête.
Avez-vous des craintes économiquement parlant pour l'avenir ou bien êtes-vous plutôt confiant ?
Ascoli: Même réponse, cela dépendra des prochains Conseils et de leurs choix économiques. Mais parce que c'est dans ma nature et que nous avons toutes les cartes en main pour remonter la pente, je suis cependant plutôt optimiste.
Nous vous remercions grandement d'avoir pris le temps de répondre à nos questions.
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Grâce au présent article, nous espérons vous avoir aiguiller sur la position du duché face à cette réforme économique. N'hésitez pas à réagir en écrivant à Cynthia Rosemauvepourpre,
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Exécrablement Elle.